Le monsieur qui guérit, avec sa moustache

Attention, il ne s’agit pas du Dr Moustaches (cité en 2007). Non. Là, il s’agit d’un ami de Papa et Maman. Car papa et maman ont (quelques) amis dans le coin.
D’ailleurs, ce monsieur est l’une des plus ancienne connaissance de maman dans la région : lorsque nous nous sommes installés dans ce trou bled … dans cet endroit paumé, j’ai décidé de chanter un peu. Une chorale plus tard, je me suis retrouvée redirigée vers Sylvain-pas-ton-Papa, qui dirige un chœur de bon niveau musical, tendance musique baroque.

Johanne et Sylvain-pas-Papa

Johanne et Sylvain-pas-Papa

Le Chef – il en a toutes les caractéristiques – est en fait un presque voisin puisqu’il vit à 6 ou 7 km de chez nous. Lui et sa femme sont très accueillants et nous avons rapidement été invités à différentes après-midi baignades et jeux de cartes. C’est d’ailleurs auprès d’eux que j’ai ressenti les premières contactions avant ta naissance.

Ces gens sont aussi très catholiques, surtout Sylvain et nous avons parfois lui et moi de grandes discussions sur ce thème :-) Il donne des cours de cathé et est très cultivé sur différents domaines. D’ailleurs il vend des chaudières…
(Il faudra que je raconte comment nous avons eu la notre à bon prix ?)

Bon. Pourquoi Monsieur qui guérit alors ?

Hé bien, cet après-midi, nous avons participé (surtout toi et moi, papa s’est encore planqué à la maison) à une après midi chez d’autres amis-musiciens-presque-voisins qui ont étalé nourritures et musiques dans la prairie qui entoure leur future demeure. Où tu t’es piquée la main dans des orties. Donc pleurs…

Après avoir porté ta complainte auprès de maman et d’Anne (alias bonnemine, la tranquille femme du CHEF), tu es allée pleurnicher dans ses jambes à lui.
En plein élocution, celui-ci ne prenait pas garde à ta petite présence, alors je lui ai demandé gentiment de se pencher sur ton malheur, avec ces mots peu recherchés : « Hé, Sylvain, je crois que tu as le pouvoir de la guérir si tu l’écoutes une seconde … »
« oh, ma petite bichette fait voir ! » : un bisou plus tard, tout allait au mieux.
Et ce soir, tu nous as parlé du « monsieur qui guérit avec sa moustache mais je sais pu son nom »

Les musiciens du pré

20090601_17h06_55Ce we était à ralonge … Nous avons été invités lundi à un barbecue de musicos, chez Sylvie et Bernard, des amis de l’ensemble vocal où je chantais.
Ton père s’est contenté d’une brève apparition, il préférait rester à la maison pour s’occuper d’Olivia et de sa sieste, ainsi que du jardin. Car au jardin il m’a promis de me faire mon « carré de briques », troisième du nom. C’est toujours en travaux… patience !
Donc nous avons profité d’une belle journée dans ce pré où Bernard bâtie la maison de ses rêves. Il est maçon, Bernard, et travaille dur !
20090601_15h50_28Après avoir joué des heures avec trois personnages miniature et une cabane en lierre que je t’ai aidée à monter, tu t’es jointe au public de la petite audition où même maman a fini par pousser la chansonnette …

Olivia, juste née

Les détails…

Vendredi 12 septembre 2008.
Je suis énorme. Depuis plus de deux semaines, j’espère que ce sera – qui sait – pour aujourd’hui.
Plusieurs fois déjà, de belles contractions -indolore- me laisse rêveuse.
Ce soir, mes parents sont à la maison, mais demain, nous n’aurons personne, au cas où, pour garder Johanne, ta grande soeur, s’il faut partir accoucher.
Alors j’ai refait le ménage. J’ai rangé encore. Je suis allée me promener avec mes parents et Johanne, j’ai marché vite. Nous avons ensuite joué à la coinche toute la soirée. Johanne ayant plus ou moins démarré sa venue lors d’une partie de cartes chez des amis…
et puis, nous sommes 3 jours avant une pleine lune. Et puis la dame à la sortie de l’école l’a dit : ce sera pour samedi !
Il est 23h30. Sylvain m’aide à détendre mon bassin : nous refaisons les exercices les + sympas de la préparation haptonomique. Il s’endort. Mais l’heure tourne et je me réveille de contractions en contractions, peut-être que ?
Elles me semblent plus sensibles à présent.
samedi, 1h30
je n’arrive pas à dormir. Et si cette fois c’était la bonne ?
Zut, je n’aurais pas dû jouer si tard, je suis vanée.
Allez, au cas où, j’assure : je descends à la cuisine, me chauffe un bol de lait au chocolat, avale des amandes et quelques abricots secs, un peu de banane… je bois de l’eau (tout ce qui me sera interdit une fois à l’usine à bébés). Je prends aussi un spasfon, histoire de pas prendre mes désirs pour la réalité.
2h30, je réveille Sylvain, là ça fait un peu mal quand même… ourf !
génial, l’exercice N° 1 me soulage : papa te soulève doucement vers le haut de mon ventre pendant les contractions, puis te laisse redescendre doucement, bien dans l’axe…
Grand père et réveillé. Il nous aide à tout préparer. C’est peut-être une fausse alerte, mais ça a le goût du vrai -aieeeeuuuuu – làààà. Sylvain a toujours peur de faire le trajet pour rien.
3h20, j’appelle la maternité : j’ai mal toutes les 4/5 minutes depuis un moment, là.
Alors venez.
Alors on y va. Pff, j’ai sommeil.
Nous arrivons. Avant de sonner, on laisse passer une contraction. Nous entrons
Accueil moyen : « c’est pour quoi ? »
- un bébé (andouille) (je dis ça pour avoir un sourire, mais elle n’a pas l’air d’avoir le sens de l’humour, la dame)(quelle question, aussi, j’ai quand même appelé avant…) (et puis je viendrais pas là pour des gaz…)
pipi pot-pot. Ok. On progresse. Je fais un ptit pipi entre deux grosses contractions.
On nous fait entrer dans une salle d’accouchement mais il faut attendre la Sage femme, y’a 6 ou 7 autres mamans sur le grill. Je ne sens plus mes jambes j’ai l’impression que je vais tomber dans les pommes. Aux contractions, je m’appuie contre Sylvain qui se tiens contre le mur. Ca aide.
Après examen, c’est bien parti « ouvert à 5″.
branchements, perf’ …
Je suis contente d’être allongée, position physiologique ou pas, je ne tenais plus.
L’autre exercice d’haptonomie nous sert alors : la papa m’aide à ouvrir le bassin en portant son poids sur une de mes jambes lors des contr-aaaï-ctions… Je ne vais jamais y arriver, c’est trop dur, je me souviens bien maintenant, je ne veux pas, je veux que ça s’arrête.
Ton père me fait rire, à un moment, j’ai bien mal et tout et il me dit ‘mais il n’y a pas de contraction, là’ ?
??? ah oui…??? (le tableau, je n’avais pas lu le monitoring…)
ET BEN C’EST PAS FIABLE pasque la contraction, c’est moi qui la sent, pas le monito qui bouge. Non mais.
Rhaaa je vais mourir, c’est sûr. Plus question de me toucher, exercice ou pas.
Demande la péridurale, s’il te plait. Je m’endors entre deux contrations, je n’en peux plus.
Tu es sûre ? Je ne sais pas.
oui, demande !
(au moins, on verra où j’en suis)
la sage femme – elle est jeune, douce et sympa, au fait- vient vérifier.
vous êtes à 7 la poche des eaux n’est pas loin… on peut la percer ou attendre la prochaine contraction, si elle sort, c’est que c’est bientôt fini…
Allez, elle va sortir, si c’est la fin, j’attaque la réserve, non mais -OOODINNNNN !
Et voilà comment, vers 5h30, j’ai sorti ta tête de mon ventre -mais coquine, il ne fallait pas faire un collier avec le cordon !!
Après, il y a encore les épaules. Et voilà. L’odeur du bébé le bébé, toi ma petite Olivia, te voilà. Voilà papa, maman oh ! ces yeux…
un peu bleu le bébé. Tout calme.

Le bonheur absolu, c’est que je n’ai plus mal. C’est bon à pleurer, je vous assure.

Olivia, âge 0Peu après, nous apprendrons par mes parents que la petite Johanne s’était réveillée,
brulante de fièvre, à l’heure même ou sa soeur quittait mon ventre…..